Document - AMIS PERDUS

VENDREDI 30 JANVIER 2009

Amis Perdus
Je n’avais pas ouvert mes rideaux pour regarder dehors depuis que j’ai vu cette foule de dingues et leur grand feu la semaine dernière. Ça n’aide pas que je continue d’entendre cet homme avec le mégaphone prononcer des discours venimeux pour énerver les gens. J’aimerais que quelqu’un le lui la ferme. Pas moi cela dit. Je ne suis pas du genre à foutre le bordel.

Finalement, ma curiosité a pris le dessus, et j’ai juste tiré un tout petit peu le rideau pour regarder dehors. Cette fois, j’ai vu des tonnes de gens qui grouillaient, presque deux ou trois fois plus que la semaine dernière! Je ne savais même pas qu’il y avait autant de monde vivant dans cette partie de Kijuju à la base. Je ne pense pas que ce soient des étrangers, compte tenu du mépris de M. Lunettes de soleil pour eux, mais Dieu seul sait où ils se cachaient. Je n’étais pas trop concentré sur les visages individuels dans la foule jusqu’à ce que j’en voie un qui m’a fait crier de surprise: c’était un de mes anciens potes de bar du travail! Je ne l’avais pas vu depuis que lui et d’autres gars avaient été « transférés » vers un autre chantier. Chaque fois que je posais des questions à mon patron à leur sujet, il me faisait tourner en bourrique. Maintenant, je vois l’un d’eux ici, le dernier endroit où j’aurais pensé le trouver. J’avais tellement envie d’ouvrir ma fenêtre et de l’appeler pour lui dire: « Hey, allons boire un verre, c’est moi qui paie! » mais je ne voulais pas que tous ces autres gens me collent aux basques.

La nuit la foule s’est dispersée, alors je pensais aller voir le vieux bar habituel auquel on allait tous, juste au cas où lui ou l’un de mes autres anciens potes de breuvage serait là. Le bar était dans un état épouvantable. Je n’avais aucune idée que la bagarre d’il y a quelques semaines l’avait complètement démoli. Maintenant que j’y pense, j’ai entendu dire que le propriétaire avait été tué pendant la mêlée. Le pauvre. C’est probablement aussi pour ça que le bar avait été retourné. Il n’y restait rien qui ne soit pas cassé. Chaque bouteille d’alcool, jusqu’à la dernière, avait été vidée.

J’ai fait demi-tour pour rentrer chez moi. Vous savez ce qu’on dit: Ne jamais tomber amoureux d’un bar. J’aurais dû écouter ce conseil. Maintenant, je n’ai plus de bar, plus d’amis et plus de femme. Pire encore, je n’ai même plus rien à boire.

Au moment où je commençais à partir, mon pied a tapé dans quelque chose de dur. Je me suis penché pour le ramasser. C’était mon jour de chance. J’étais tombé sur une bouteille de whisky encore fermée! Cette journée s’est avérée être meilleure que je ne pensais. Je suis assis là, savourant les butins de ma petite expédition. Quelqu’un d’autre boit en lisant ça?

Posté par Adam     à 00h20