Document - MON MONDE S'ECROULE AUTOUR DE MOI

VENDREDI 13 FÉVRIER 2009

Mon Monde s’écroule autour de Moi
Pour ceux d’entre vous qui suivent, Allyson vit avec moi depuis une semaine. Et même si je devrais danser de joie dans les rues, cela n’a été qu’un enchaînement de cauchemars. Tout ce que vous allez lire est vrai, aussi horrible que cela puisse paraître. Et non, le fait que je publie ce post un vendredi 13 ne m’échappe pas.

Ils étaient en train de construire une sorte d’échafaudage/plateforme sur la place de rassemblement où l’homme aux lunettes de soleil et au mégaphone prononce des tirades pleines de haine presque quotidiennement. Je n’arrivais pas à comprendre à quoi ça servait jusqu’à ce qu’un jour ils y traînent l’un des nôtres. (Quand je dis « eux », je parle de n’importe qui à Kijuju qui a le regard fou d’un carcajou enragé. « Nous » désigne toute personne comme moi qui pense, ressemble et agit encore comme une personne normale, quelqu’un qui est juste confus par la folie qui s’empare de Kijuju.) Ce pauvre homme, il se débattait pour se libérer de la horde alors qu’ils le traînaient au sommet de l’échafaudage. Deux hommes l’ont maintenu en haut, puis l’homme le plus immense que j’aie jamais vu sort de nulle part, portant une hache de la taille d’une petite voiture! Il avait un sac ou une cagoule noire recouvrant sa tête, et juste le fait de le regarder m’a rempli de terreur. J’ai senti mes jambes fléchir. J’ai su, grâce à la boule que j’avais dans l’estomac, à quoi servait cette hache. C’était une exécution. Je me suis détourné de la scène juste au moment où cette bête géante a commencé à balancer sa hache en l’air. Il y a eu un moment de silence (peut-être que je l’ai imaginé), puis un violent BRUIT SOURD. J’ai su que c’était fini quand j’ai entendu les cris déchaînés de la foule reprendre. J’ai à nouveau regardé et j’ai vu la tête décapitée rouler jusqu’en bas de l’échafaudage. À ce moment-là, mes jambes m’ont lâché et je me suis effondré au sol. Allyson a couru vers moi. Elle a essayé de regarder dehors pour voir ce qui m’avait fait une telle frayeur, mais je l’ai éloignée de la fenêtre. Elle n’a pas besoin de voir ça.

Quand j’ai osé m’aventurer dehors, généralement après que la foule sur la place se soit dispersée, les seules personnes que je vois, c’est « eux ». Ils marchent de manière apathique, sans grande vigueur, mais leurs yeux… leurs yeux sont remplis de ce que je ne peux décrire que comme de la rage. Ils me dévisagent férocement chaque fois que je les croise. Je peux sentir qu’ils me percent des trous à l’arrière de la tête. Où que j’aille, je sais que leurs yeux sont sur moi. C’est pour ça que je dis à Allyson de rester à l’intérieur autant que possible. Ce n’est pas sûr pour elle.

Les gens ne sont plus les seules bizarreries dans le coin. Un mur sur deux est couvert de graffitis, généralement le même ou deux mots écrits encore et encore. Des cadavres d’animaux qui ont été sauvagement déchiquetés sont si courants qu’il est devenu impossible de marcher sans trébucher sur une carcasse en décomposition. Je suis presque sûr que certaines des parties de corps que j’ai vues étaient humaines, mais je n’ai pas voulu m’en approcher assez pour le découvrir.

Un jour, j’ai vu quelqu’un se faire traîner derrière un bâtiment. Il luttait pour s’échapper, mais l’homme qui le traînait était trop puissant. Je voulais à moitié savoir ce qui se passait, l’autre moitié voulait juste l’ignorer. Malheureusement, je n’ai pas pu laisser les choses se faire, alors je me suis dirigé prudemment vers l’allée où les deux hommes avaient disparu. Quand est-ce que je vais apprendre à arrêter de me laisser entraîner par ma curiosité? Il y avait du sang partout sur les murs et on aurait dit que l’homme le plus fort était en train de manger le plus faible. Je ne suis pas sûr que ce soit ce que j’ai vu, mais on aurait dit que sa tête était enroulée autour de celle de l’autre homme. Je suis juste parti en courant de là aussi vite que possible.

J’ai vu un groupe de personnes donner des coups de pied à quelque chose dans un grand sac en toile de jute, exactement comme ceux qu’ils ont brûlés il y a quelques semaines. Quand je suis passé près d’eux, ils ont arrêté de frapper et m’ont juste dévisagé. J’aurais pu jurer que le sac bougeait. Y avait-il une sorte d’animal là-dedans… ou c’était un humain?

J’ai aussi vu quelqu’un jeter un cadavre humain dans un puits. Ensuite y a ce type fou qui tient un stand de nourriture et qui agitait son couteau à découper violemment. On aurait dit qu’il vendait des intestins ou une sorte de substance pâteuse. J’ai failli vomir dans ma bouche quand j’ai vu ça.

La chose la plus étrange sur laquelle j’ai posé les yeux récemment doit être le chien que j’ai aperçu avec des sangsues ou des tentacules sur la gueule. Je ne sais pas s’il était malade ou s’il avait été infecté par un parasite, mais c’était la chose la plus bizarre que j’aie jamais vue. Quand le chien m’a regardé, il a grogné, et toutes les tentacules se sont dressées avant qu’il ne s’enfuie. Ne me demandez pas de l’expliquer, parce que je sais pas ce que c’était.

Au moment où j’écris ça, ils traînent un autre des nôtres sur l’échafaudage. Qu’est-ce qui ne va pas avec cet endroit, bordel!? Qu’est-ce qui se passe, bon sang!? Si quelqu’un peut nous aider là dehors, Allyson et moi, s’il-vous-plaît, venez nous sauver! N’importe qui! S’il vous plaît, dépêchez-vous!

Posté par Adam     à 02h34